Voici donc mon traditionnel et peut-être dernier résumé, pas sûr que j’aie le temps d’en refaire l’an prochain. Je vais donc vous narrer nos épatantes péripéties contre les deux équipes bretonnes de Quimper et Queven. Je ne pourrais malheureusement pas faire poindre une once de suspense dans ces quelques lignes, je vais donc vous narrer ce que certains appelleraient peut-être la “petite Histoire”, c’est à dire majoritairement des faits divers.
Nous partîmes à 7, mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes huit en arrivant à bon port,
telle pourrait être une parodie passable de Corneille, et on sait qu’il y a des poètes dans l’équipe ! (Pour Jean-Luc et Anne-Laurie :
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise, Mais enivrez-vous, Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé , dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; Enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise." Charles Baudelaire)
Pour en revenir aux faits, notre brigadier, Jean-Luc (attention, ça rigole pas !) nous rejoignit à Rennes directement sur le lieu de jeu. Cette fois-ci, pas d’aires de repos fantôme, rien de spécial à signaler sur la route, à part que Rammstein, c’est super motivant !
Les parties commencèrent, vous connaissez la composition des équipes, sinon, allez-voir au bon endroit. Jean-Luc semble avoir une position assez solide, Willy a quelques problèmes déjà dans l’ouverture, Fabrice récite sa théorie (mais que ne connaît-il pas ?), Anne-Laurie a une position assez fermée, tout comme moi, Eric, au bout d’une demie-heure, sort de sa théorie, après avoir enchaîné 15 coups connus sur a6 b5 !!! Benoît subit la pression de son adversaire, et Romain active tranquillement ses pièces.
Il est utile ici de préciser que deux titres sont en jeu au cours du w-e. Bien évidemment, je ne parle pas du titre de N3, qui, même à deux rondes de la fin, semble acquis par Quimper. Je parle bien sûr des deux grands titres honorifiques de l’équipe 1, celui de meilleur scoreur, pour lequel sont en concurrence Anne-Laurie avec 6/7 et Romain, avec 5,5/7, et comme outsider, captain Fafa avec 5/7, et, le plus convoité encore titre de boulet de l’équipe, avec comme sérieux prétendants Willy et Eric avec 2/7, et Benoît avec 3/6. Quant à moi, mon 4 / 7 ne me permet pas d’espérer une quelconque distinction.
Pourquoi vous présenter ceci ici ? Tout simplement parce qu’il s’avère qu’Eric, voyant que Willy tente de le concurrencer en débutant assez mal sa partie, sort de la théorie au 13ème coup, et se retrouve mat au 15ème, ayant oublié un mat en 2 !! 1-0 pour Quimper, dommage pour Eric qui semblait avoir une partie prometteuse. Peu après, Willy abandonne sa finale désespérée, 2-0 pour Quimper, nos deux boulets sont en grande forme ! Jean-Luc a toujours une position solide et se paye le luxe de se lancer à l’assaut du grand roque adverse. Fabrice continue ses plans dans son ouverture de prédilection, Anne-Laurie débloque sa position, alors que son adversaire commence à ne plus avoir beaucoup de temps, mon adversaire, aux superbes chaussettes, se ferme comme une huître, Benoît subit toujours dans la finale, et Romain gagne un pion. Je crois qu’ici, il faut que je vous décrive la magnifique paire de chaussettes de mon adversaire, puisqu‘elle les exhibe fièrement en enlevant ses chaussures. Une case pour chaque orteil, un peu comme des gants, et de somptueuses rayures bleues, rouges, vertes et jaunes.
Passons maintenant aux 3h30 de jeu, moment paroxystique du Zeitnot, puisque la cadence n’offre les 2h qu’au 40ème coup. Jean-Luc cède à la pression de son adversaire : 3-0 pour Quimper. Fabrice claque une pièce et prend l’échec perpétuel. Benoît propose nulle à son adversaire, qui accepte ; Fritz révèlera plus tard que celui-ci était archi-gagnant. Dans une position légèrement inférieure, j’accepte à mon tour la nulle, et Anne-Laurie en fait de même. Une grosse demie-heure plus tard, Romain gagne sa partie et sauve l’honneur : 3-1 pour Quimper, score correct, assez serré, qui reflète assez bien le match.
Passons maintenant au match dominical, Echecs + contre Queven. Notre coatch Fafa a eu la clairvoyance de me faire jouer au 3 afin d’éviter Camille Peyre, je l’en remercie. C’est un match sans pression, “pour l’honneur”. C’est pourquoi, dès le début, les parties prirent vite des tournures tactiques, et la plupart des échiquiers étaient de vrais champs de bataille. Guerre de tranchées pour Eric, Benoît, Willy, Romain, Jean-Luc et Anne-Laurie, chacun préparant son attaque, invasion massive pour Fabrice, dont l’adversaire décide de ne pas faire franchir la 3ème rangée à ses pièces, et Stalingrad chez moi, puisque, grâce à un superbe “Dracula-Frankenstein” (nom de l’ouverture), je me retrouve assailli de tous côtés avec ma qualité et mon pion de plus.
Assez rapidement, Anne-Laurie gagne, s’assurant le titre de “buteur” de l’équipe 1, reste à savoir si Romain la concurrencera. Pour l’anecdote, on notera qu’Anne-Laurie finit sa partie avec 2 h 04 à la pendule ... Heureusement que son adversaire n’a pas vu l’enfermement de dame
Fabrice se lève à son tour, au bout de 2h30 de jeu, avec un point en poche. J’essaye de trouver des coups de défense convenables après avoir joué quelques coups pas très précis, qui m’ont mis en grande difficulté, avec un roi assez mal placé en f1, puis en g2. A mes côtés, Jean-Luc possède un fort cavalier solidement niché en d4. Willy possède une tour de plus, Eric rentre dans une finale compliquée. Benoît commence à souffrir, car son adversaire, fort de 4 pions de retard, possède une grande pression sur le roque. Romain essaye de se débarrasser d’un cavalier fort gênant en d6.
3h30, zeitnot, vous êtes habitués. Echecs + mène toujours 2-0, mais ma position n’est pas reluisante, la finale d’Eric est très indécise, Benoît subit beaucoup de pression, et Romain souffre atrocement. Jean-Luc a une position solide, et Willy une tour de plus ! Tout à coup, un juron retentit à travers la salle. Bibifoc vient de comprendre qu’il n’aura pas le titre de boulet de l’équipe cette année, car, malgré sa grande performance de la veille, à savoir donner un mat en deux, Willy vient de se surpasser et d’offrir un mat en 1 à Camille Peyre. Sur ce, je me repenche sur ma position, et, comme mon adversaire m’a loupé, je rentre en finale avec 2 tours et fou contre la Dame. Benoît se prend une fourchette Roi-Dame et abandonne, et Romain, ne trouvant pas le perpétuel, abandonne. 3-2 pour Queven. A mes côtés, Jean-Luc claque une pièce et gagne, tandis que je mate mon adversaire. Nous nous levons en même temps, et 4-3 pour Echecs +. La suite n’est qu’une longue attente pour qu’Eric annule, après que son adversaire ait raté le gain.
4-3 pour Echecs + dans ce match riche en rebondissements, des parties gagnantes perdues et inversement ...
Nous finissons 3èmes, Queven, Lesneven et Rennes 2 descendent, Douarnenez se maintient ; leur non-victoire contre nous ne leur a pas été préjudiciable, Saint-Hilaire jouera encore en N3 l’an prochain.
@ Claire : pire encore, je suis pas le seul qu’elle arnaque, mais moi au moins, j’ai profité du décolleté
@ Bibifoc : 13... FXd6 !!